En attendant l’épisode pilote qui sortira ce jeudi 1er octobre, voici le premier billet du blog consacré à la présentation du podcast, de la podcasteuse et du sujet. 

Dans l’idéal, je compte publier un épisode tous les 15 jours et un article ou une création sonore les semaines sans épisode. Ça, c’est dans l’idéal! 😉

Ecoutez la version audio de cet article :

J’ai créé le podcast « La Force de la Non-violence » et ce site pour mettre en lumière les possibilités que nous offre la non-violence, cette force méconnue qu’elle porte, qui pourrait faire le poids face aux injustices du système capitaliste, si tant est que nous soyons informés et formés.

Je m’appelle Célia Grincourt, je suis animatrice radio, comédienne et sympathisante de la non-violence, de la philosophie et des stratégies qu’elle propose. Je ne suis pas une spécialiste, et c’est bien pour ça que j’irai à la rencontre de celles et ceux qui le sont. J’ai envie de me documenter, de partager mes découvertes, de faire connaître les particularités de l’éthique et des actions non-violentes. J’ai envie que cet espace, ce blog, puisse être un lieu de dialogue. Non pas me positionner en tant que revendicatrice, ni transformer la non-violence en dogme; mais proposer une alternative à la culture de la violence qui domine notre monde, et faire à mon échelle, ce qui me semble juste.

Qu’est-ce qui m’a amenée à m’intéresser à un sujet pour l’instant encore relativement ignoré en France?

Je suis engagée depuis de nombreuses années auprès de plusieurs associations écologiques et médias citoyens, notamment parce que toutes les formes de domination et toutes les destructions produites par notre système néolibéral me révoltent. En tant qu’actrice, j’ai participé à de nombreux projets dénonçant le système et proposant des alternatives. Et puis j’ai tout simplement choisi ce métier car je crois que le théâtre est un humanisme.

J’ai rencontré pour la première fois l’idée de non-violence par le biais de ma vie personnelle : en tant que maman; car j’étais confrontée à des conditionnements qui me semblaient plus forts que moi. C’est là que j’ai découvert tout le courage qu’exige l’approche non-violente. La remise en question qu’elle requiert. Par la suite, je suis devenue membre de l’OVEO (Observatoire de la Violence Educative Ordinaire), j’ai créé une émission dédiée aux droits des enfants sur la radio Cause Commune et j’ai écrit pour le blog « Enfances Epanouies » consacré à l’accompagnement respectueux des enfants.

Le déclic concernant ce podcast, est venu d’une émission que vous connaissez peut-être : Thinkerview. Un jour, Jean-Marie Muller, qui est l’auteur français qui a le plus écrit sur la non-violence, était l’invité. Le présentateur, à un moment, lui déclare abruptement : « c’est pas très sexy quand même, la non-violence ».  Et je me suis dit qu’il n’avait pas tort. En France, en tout cas, ça semble un concept désuet, ridicule, ou utopique. Je pense que c’est en partie parce que nous vivons dans une société très imprégnée du patriarcat que la non-violence est ainsi sous-estimée. Elle est souvent vue comme un aveu de faiblesse ou de lâcheté, ce qui témoigne d’une méconnaissance de ce qu’elle est. En tout cas, je me suis dit que la voie était tracée, s’il fallait en passer par là : rendre sexy la non-violence, dans le sens de la démocratiser, la vulgariser, « diffuser son esprit », comme me l’a soufflé Ogarit Younan, une activiste libanaise co-fondatrice de l’unique université au monde entièrement dédiée à la non-violence, et l’une de mes prochaines invitées.

Lors de mes nombreux questionnements sur notre société , dans ces moments de désespoir, de perte de sens que beaucoup d’entre nous connaissent concernant la marche de ce monde, la seule réponse que j’ai trouvée jusqu’ici pour concilier respect du vivant, défense des dominés, alternative au système néolibéral, justice, équité, solidarité et même spiritualité, c’est la non-violence.

Alors, qu’est-ce que cette non-violence qui réunit tout ce à quoi j’aspire?

Une définition toute simple ne suffirait pas, sinon je ne créerais pas cette émission. Mais les grandes lignes que j’ai retenues se basent sur le travail de synthèse d’ Etienne Godinot sur le site IRNC, un de mes partenaires :

La non-violence est à la fois un mode de vie respectueux de l’être humain, de l’animal et de la nature ; un mode de relation respectueux de l’autre; et un mode d’action voire de lutte (sociale, politique, etc) respectueux de l’ adversaire. Il s’agit de s’abstenir de collaborer avec l’injustice et le mensonge tout en proposant un programme alternatif constructif.

A-himsa, le terme utilisé par Ghandi, signifie l’absence de nuisance. C’est la décision de principe de refuser toute pensée, toute action, toute institution qui porte atteinte à la vie ou à la dignité d’autrui.

Notre monde occidental est allé si loin dans son entreprise de destruction de la planète, dans la violence des rapports sociaux, à commencer par la violence légale et légitimée des Etats qui protègent grands groupes, finance dématérialisée et actionnaires. Nous sommes allés si loin dans le désamour pour notre terre, et nos semblables – je pense, et ce n’est qu’un exemple parmi tant de tragédies, à ces milliers de migrants morts en mer ou retenus dans des camps -, nous sommes tombés dans un tel cynisme qu’aujourd’hui, l’une des seules issues pour l’humanité, selon moi, et sans doute l’alternative qui me semble la plus valable, viable pour nous en sortir  : c’est la non-violence. Sinon, à quoi bon? Voulons-nous adopter les comportements des dominants, reproduire leurs crimes, détruire la planète, nous détruire nous-mêmes?

A l’écoute de cette série, j’ai pour souhait le plus cher qu’un grand nombre d’auditrices et auditeurs se fasse la même réflexion que l’éditrice de Pascal Tozzi lorsque ce dernier lui envoya son Plaidoyer pour la non-violence. Voici ses paroles: « J’ai compris qu’il était possible de ne pas se résigner passivement à la violence du monde, de la société ou de l’homme. Découvert que pratiquer la non-violence, ce n’était pas rester passif face à la violence, mais lui opposer une résistance implacable. Aujourd hui, il y a urgence. »

C’est parce qu’il y a urgence que je crée ce podcast. C’est ma contribution. J’espère qu’elle aura un impact et que nous serons de plus en plus nombreux à faire face à notre propre violence et à passer à l’action, non-violente pour mettre fin à la violence illégitime de celles et surtout ceux qui prétendent nous gouverner.

Ahimsa!

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