« Si tu veux sauver ta peau, sauve la peau de quelqu’un d’autre. » Laurien Ntezimana
Le 4 juillet 1994, c’est Kwibohora, le jour de libération au Rwanda, le jour de la prise de pouvoir du Front Patriotique Rwandais, la fin du génocide perpétré contre les Tutsis. 30 ans après, le trauma est encore à vif et le travail de réconciliation, toujours en cours.
Avec son association Modeste et Innocent – AMI, du nom de ses deux compagnons de route dont l’un a été assassiné pendant le génocide, le théologien laïque Laurien Ntezimana oeuvre à la réconciliation au Rwanda. Il a résisté avant et pendant la guerre en créant avec Modeste et Innocent la « Voie de la Paix » qu’il enseigne désormais dans plusieurs pays d’Afrique avec son approche rwandaise de l’Ubuntu, une philosophie africaine qui est souvent traduite par «nous sommes donc je suis».
Chrétien, il n’hésite pas à critiquer aussi bien le pouvoir que l’église. Son premier ouvrage, Libres Paroles d’un théologien rwandais – joyeux propos de bonne puissance, expose sa conception de la non-violence dans une perspective positive, incarnée et libératrice.
Crédits :
Mixage et musique originale : Nikita Gouzovsky
Extrait de :
– « The Lord of the Dance » de Sydney Carter, traduction en kinyarwanda et en français, composition et interprétation de Laurien Ntezimana
A écouter également sur la chaîne Youtube La Force de la Non-Violence.
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Il n’y a aucun commentaire significatif de ma part, sauf évidemment une nuance sur le choix des mots. « Le jour de la prise de pouvoir du Front Patriotique Rwandais ». Cette phrase me paraît orientée vers le contexte de la violence et de sa cause palpable. La « prise du pouvoir » est souvent attribuée à des ambitieux qui recherchent uniquement le pouvoir. Cependant, en ce qui concerne le FPR, il s’agissait d’une guerre de revendication, semblable au combat mené aujourd’hui par notre Coach pour une réconciliation durable.
Avis : Je préférerais remplacer les mots « prise de pouvoir… » par un terme neutre, par exemple «réussir à chasser les persécuteurs génocidaires ».
Hahahahahahah! Byuma rwose!
Merci bcp Cher Laurien, quelle est la difference entre « nous sommes donc je suis » et Je penses donc je suis « ?
Bonjour Diane
– « Je pense, donc je suis » est le cogito cartésien qui fonde la toute-puissance de la raison. Vus les effets pervers de cette toute puissance, certains appellerons ce fameux énoncé l' »erreur de Descartes »! Les orientaux eux vont jusqu’à corriger Descartes en disant « Je ne pense pas, donc je suis »! Pour dire que quand tu penses, tu es dans ton mental, et donc dans l’illusion, au lieu d’être dans ton « essence », qui ne se joint que dans le silence du mental.
– « Nous sommes, donc je suis » est un énoncé issu de la philosophie d’Ubuntu, version Sud Africaine, qui souligne l’importance de la communauté pour l’être des individus : sans les autres, je ne peux être!
Merci bcp pour la clarification enrichissante
Merci beaucoup pour cet espace, le travail du podcast est juste formidable. Merci Laurien pour ces enseignements qui revitalisent les zones qui ont été en proie par la violence pendant des années maintenant. le travail de l’AMI porte bien ses fruits à l’intérieur du Rwanda comme dans les grands Lacs Africain, là où le contexte est encore caractérisé par une violence accrue. Merci de tout cœur pour ce formidable travail.
Un grand merci pour votre commentaire et bienvenue dans cet espace! 🙏🙂
En tant qu’africaine, vous écoutez Mr Laurien me convaincs qu’il y a encore de l espoir et que la danse doit continuer. Parler de danse de prime abord surprend avant se rendre à l évidence (dans un éclat de rire) que c est la bonne approche, celle qui rends moins violent (ou non violent). Votre liberté spirituelle est précieuse ainsi que votre combativité, et votre engagement. Merci infiniment pour tout cela.